Ces mercredi 12 et jeudi 13 février, Apiquiet était présent au Salon Soins & Santé à Namur pour présenter Octapi, solution de téléassistance et de sérénité pour les seniors, soutenue depuis ses débuts par Sambrinvest. Dans le rush des derniers préparatifs du salon, nous avons échangé avec Grégory Lenoir, CEO de la société, sur l’origine de cette idée ainsi que son impact sur le quotidien des seniors et maisons de repos.
Il y a des projets qui ne vous laissent pas indifférents. C’est le cas d’Apiquiet qui propose des solutions concrètes pour veiller au bien-être et à la sécurité des seniors. Sensibilisé depuis petit au monde des maisons de repos gérées par sa famille, Grégory Lenoir a fait de son parcours personnel et professionnel un tremplin pour améliorer le quotidien et le soin des seniors avec l’humain au cœur de son travail. C’est un passage à la maison d’innovation de Microsoft aux Etats Unis en 2011 qui sera décisif pour lui écrire sa propre histoire. Il en revient avec l’envie de trouver des solutions pour aider les personnes à vivre mieux et plus longtemps chez elles et crée sa société : Apiquiet.
Octapi veille sur vous
Octapi, c’est le petit nom (octogénaire happy - heureux) de la plateforme développée par la société dont les objectifs sont de sécuriser le domicile des seniors et briser l’isolement des personnes âgées en les reliant aux maisons de repos. Comment ça marche ? C’est un système technologique intelligent et connecté, à la fois grâce à un système de vérification passif, qui surveille l’activité de la personne à tout moment et à une vérification active avec des colliers à bouton et des boutons dans la chambre ou la salle de bain, qui permettent d’alerter en cas de besoin. Ces données sont centralisées dans une application mobile liée à la maison de repos, ce qui permet un suivi à distance.
La maison de repos ne doit plus être un acteur isolé qui accueille les personnes isolées, elle doit être ouverte sur le monde extérieure et structurée pour pouvoir apporter des soins de qualités, des infrastructures de qualité mais aussi des activités.
Un élément clé du système est le bienveilleur, concierge de quartier qui veille sur les personnes âgées à domicile. Il utilise l’application Octapi pour s’assurer que les seniors sont bien chez eux, leur offrir un coup de main dans leur quotidien et garantir qu’ils ne sont jamais seuls.
Ce produit, presque vivant, est rapidement confronté à un défi de taille : vendre une solution destinée aux seniors en perte d'autonomie n’est pas aussi simple que de vendre un nouveau gadget technologique. Les seniors trouvent que c’est une bonne idée, mais pas pour eux-mêmes : "Ce n’est pas pour moi à 96 ans, mais pour mon voisin de 88 ans, lui, il en aurait bien besoin", raconte Grégory pour l’anecdote. Pire encore, les principaux intéressés n'y pensent souvent que trop tard, après un accident.
Virage à 45°
Les plus belles histoires entrepreneuriales sont souvent celles qui connaissent beaucoup de rebondissements. Si l’idée était au départ d’équiper les domiciles des seniors, en 2017, un acteur du marché se retire du monde des maisons de repos. Les maisons de repos de la famille Lenoir sont directement concernées et ne veulent plus dépendre d'un acteur externe pour ce service. Grégory y voit un nouveau départ. En fin connaisseur du milieu et de ses besoins, Apiquiet change de cap et décide d'équiper soi-même les maisons de repos avec le système Octapi pour leur système d'appel infirmier afin d'en faire des lieux de référence pour les seniors.
En adaptant la plateforme aux maisons de repos, Octapi démontre aussi son côté flexible et évolutif : il peut se déployer en filaire ou sans fil, intégrer des éléments de domotique (comme l'éclairage ou les volets) et permettre la digitalisation des soins. Les maisons de repos gagnent en efficacité, libèrent du temps pour le personnel et améliorent la qualité des soins pour les résidents. Grâce à ce système, elles sont non seulement plus connectées, mais elles peuvent aussi créer un véritable lien avec les seniors à domicile.
En 2019, les premières installations sont prêtes, mais la crise du Covid-19 détourne l'attention des maisons de repos vers la gestion humaine et sanitaire. La guerre en Ukraine qui suit engendre des pénuries de composants. Puis, en France, la publication d'un livre sur les dérives dans la gestion des maisons de repos secoue le secteur. Ces événements successifs entrainent un ralentissement dans le développement commercial de la société.
Ma vision est de créer une maison de repos virtuelle, où l'établissement physique en briques est complété par un réseau de logements équipés du système Octapi. Ces logements, connectés à la maison de repos, offrent une sécurité renforcée et un accompagnement continu, permettant aux seniors de rester chez eux tout en bénéficiant d'un lien direct avec la structure et ses services.
En janvier, l'entreprise se dote d'une nouvelle structure organisationnelle claire : un pôle de R&D, un pôle opérationnel pour la gestion des chantiers et du suivi client, et un pôle commercial qui inclut notamment une stratégie marketing. Ce changement marque un tournant pour Octapi, qui est passé du B2C au B2B, avec les maisons de repos en cœur de cible.
ADN social
Ce qui reste invariable, c'est l’ADN d’Apiquiet qui se montre profondément social et humain. Avec sa société, Grégory ne se contente pas de développer une solution technologique, il veut aussi engendrer un véritable impact sociétal. Son engagement se fait aussi ressentir dans la gestion des maisons de repos de la famille Lenoir, les Chèvrefeuilles à Havré et Les Jardins du Bultia à Gerpinnes, un projet d’ailleurs porté par Sambrinvest.
Aujourd’hui, je pilote les maisons de repos avec ma soeur. Nous, on veut de l’excellence opérationnelle. Je veux connaitre les 350 résidents, participer aux activités avec eux. Nos piliers sont : soins, infrastructures, activités et nourriture de qualité.
Pas de doute pour Grégory, la technologie doit se faire au service de l'humain, et non l'inverse.