Comment augmenter la fertilité de nos sols sans ajouter d’engrais chimiques ? Comment recycler nos déchets verts non valorisés et réduire nos émissions de gaz à effet de serre ? C’est un des défis auxquels sont confrontés de nombreux horticulteurs, agriculteurs et passionnés de jardinage, soucieux d’optimiser leurs déchets verts et de transmettre aux générations futures une terre en bonne santé. La réponse se trouve peut-être du côté de Fleurus, où l’entreprise Greenpoch produit ce qu’on appelle du BIOCHAR.
Valoriser les résidus sylvicoles
L’entretien des parcs et jardins génère une grande quantité de biomasse non valorisée. Sur ce constat et afin de valoriser l’ensemble des déchets verts non réutilisés, deux frères, Damien et Sébastien Dumont de Chassart, ont décidé de créer en 2016 l’entreprise Greenpoch. L’objectif de la société était de récupérer les déchets de bois des entrepreneurs de jardin pour les transformer en charbon végétal grâce au système de pyrolyse, qui permet de carboniser les copeaux de bois et d’obtenir un charbon végétal appelé le Biochar (contraction de biomasse et charbon). Depuis 2019 et afin de respecter les besoins de qualité irréprochable de la clientèle grandissante, en particulier pour les golfs, Greenpoch utilise uniquement de l’épicéa, une matière première abondante, locale et surtout très qualitative de part sa stabilité.
Booster la fertilité des sols
Certifié utilisable en agriculture biologique par la Commission Européenne depuis 2019, cet amendement de sol 100% naturel possède une structure très poreuse qui lui permet de piéger les nutriments, favoriser la reproduction des microorganismes ou encore retenir l'eau. Il améliore la fertilité et la stabilité des sols cultivés et stocke du carbone dans les sols à moyen et long terme, fournissant dès lors un meilleur rendement, des plantes plus résistantes et une vie du sol plus riche.
“Couplé à un bon compost, le biochar augmente de 27% la production agricole et au moins 5% la rentabilité des plantes. C’est une technique ancestrale et pérenne, qui s’était perdue en cours de route avec notre société de consommation. C’est un véritable catalyseur naturel de la fertilité de nos sols qui mérite d'être davantage reconnu !” déclare Damien Dumont de Chassart, CEO de Greenpoch.
Le biochar offre en effet une infinité d'utilisations. Pas moins de 55 marchés sont recensés ! Il améliore par exemple la conversion de nourriture végétale en protéines animales par les animaux de ferme. Associé au sable, il offre des sols de golfs d’un vert éclatant sans utiliser de produits chimiques, aujourd’hui interdits sur les greens. Le biochar présente aussi un super potentiel pour les substrats de toiture, grâce à son effet purificateur et surtout à sa durabilité dans le temps, puisqu’une seule application de biochar peut fonctionner pendant plusieurs centaines d’années.
Un exemple d’économie circulaire et un effet purificateur
Si des études ont montré que le secteur agricole correspond à environ 11% des émissions de gaz à effet de serre en Belgique et dans le monde (2016), nombre d’entre elles ont par ailleurs souligné l'intérêt du biochar dans la lutte contre le réchauffement climatique. Le biochar est en effet une des 6 technologies d’émission négative au monde (absorbant plus de CO2 qu’elle n’en produit) et sans doute la plus avancée.
Le processus de pyrolyse permet en outre de produire de l’énergie verte (biocarburant), qui vise à rendre le procédé de production de biochar énergétiquement autonome. Chez Greenpoch, cette énergie leur permet donc pour l’instant de fonctionner en autoproduction. À terme, l’ambition de Greenpoch est de pouvoir stocker le Co2 de 500 000 litres de biochar chaque année.
“Greenpoch recycle des déchets verts non valorisés pour en faire un produit naturel à haute valeur ajoutée tout en générant de l’énergie qui lui permet de fonctionner de manière autonome. C’est une entreprise qui s'inscrit pleinement dans une logique d'économie circulaire essentielle à l’heure actuelle.” conclut Philippe Tielemans, Investment manager en charge du dossier chez Sambrinvest.