Après deux années intenses de recherche et développement, soutenues par des partenaires financiers de renom tels que Sambrinvest, la startup belge Kokuma s'apprête à transformer le domaine des soins de la peau. Avec son CEO Alexandre Jouve, nous levons aujourd'hui le rideau sur ses deux ingrédients actifs conçus pour apporter une solution à l’hyperpigmentation et les effets de la surexposition au soleil.
Fondée en 2022 et implantée au cœur de l’écosystème biotech de Brussels South Charleroi Biopark, Kokuma puise son expertise dans un croisement entre medtech, pharmaceutique et cosmétique. Grâce à cette synergie, Kokuma répond à deux enjeux de santé publique dans le domaine des soins de la peau. Rencontre avec son CEO et co-fondateur : Alexandre Jouve.
Un défi de santé publique
L’histoire de Kokuma débute par une rencontre déterminante. Il y a deux ans, Yannick Quesnel, un expert en chimie et biopharma frappe à la porte d’Alexandre Jouve, un expert chevronné des biotechs et chimiste de formation, avec l'idée de développer de nouveaux ingrédients actifs pour la cosmétique. Alexandre est tout de suite conquis.
Très présente en Asie et en Occident, l'envie de moduler son teint de peau pousse des millions de personnes à utiliser des produits dépigmentants aux composants dangereux et ce, pour des raisons culturelles comme esthétiques (ex. supprimer des tâches de vieillesse). Parmi ces composants, l’hydroquinone se présente comme un ingrédient de prédilection malgré son interdiction dans plusieurs pays, car il reste accessible via des canaux illicites. Les brûlures et inflammations qui suivent son utilisation causent pourtant des dommages irréversibles.
Pour Alexandre et son associé, Yannick Quesnel, cette problématique est un appel à l’action. Ils fondent Kokuma en 2022, avec une ambition claire : proposer une solution sans danger pour la modulation de la mélanine. Ils seront ensuite rejoint par Olivier Fontaine, ancien cadre de L’Oréal, Pierre Fabre et Estée Lauder, pour apporter son expertise en normes de santé et soins de la peau.
L’approche de Kokuma repose sur un mécanisme d’action inédit et non toxique pour moduler la synthèse de la mélanine. Contrairement aux produits traditionnels qui inhibent brutalement la tyrosinase (enzyme qui régule la synthèse de la mélanine), leur solution agit en symbiose avec les processus biologiques naturels de la peau. Leur double objectif de protéger les utilisateurs tout en répondant à leurs aspirations esthétique est atteint.
"Tone as you like"
Grâce à ce mécanisme, Kokuma a réussi à développer deux ingrédients aux objectifs opposés, mais qui répondent à deux problématiques de santé publique d'un coup : l'utilisation de produits toxiques pour traiter l'hyperpigmentation et les risques liés à l'exposition excessive au soleil pour bronzer.
- TONASULIKE-D : ce composé naturel vise l'hyperpigmentation et permet de réduire la production de mélanine jusqu'à 86% en tests in-vitro, validé ex-vivo, Cette avancée offre un espoir considérable dans un marché mondial de la dépigmentation estimé à 10 milliards.
- TONASULIKE-P : cet ingrédient validé cliniquement vise à doubler la production de mélanine sans exposition au soleil. Il permet de produire un éclat naturel et durable sans les risques liés à une surexposition aux UV. Il s’agit là du premier mélanine booster au monde à fonctionner sans exposition aux UV.
Avec la tagline « Tone as you like », Kokuma invite chacun à choisir librement et en toute sécurité le teint de sa peau.
S'aider de l'intelligence artificielle pour trouver une solution sans danger
Pour développer ces solutions uniques, Kokuma devait dénicher un mécanisme d'action encore inexploité. Pour y parvenir, Alexandre et son équipe ont misé sur l’intelligence artificielle pour identifier les composés les plus prometteurs.
"On a utilisé l'IA pour tout ce qui est prédiction d’efficacité, de pénétration cutanée, propriété physico chimique. Ce sont des techniques utilisées en routine en biotech mais pas encore dans l’industrie cosmétique. L'IA est appliquée à plusieurs endroits dans le process de recherche et développement", détaille Alexandre Jouve.
Ce travail de titan par l'IA doit toutefois être bien encadré car l'intelligence artificielle se contente en général de fournir les réponses les plus souvent apportées, en d'autres termes, le consensus scientifique. Or, pour découvrir de nouveaux ingrédients, il faut justement éviter le consensus et trouver des pistes que personne n'a encore envisagées.
Un soutien confiant des investisseurs
Si la société a été créée sur une idée, c'était un pari risqué pour les premiers investisseurs mais le sérieux et l'alliance des compétences de l'équipe n'a pas manqué de convaincre Sambrinvest, le Butterfly Fund du Biopark, la région et divers business angels pour fournir du financement.
"Kokuma valorise son expertise en biotechnologie développée en Wallonie pour apporter une innovation de rupture dans le domaine des soins de la peau. Notre soutien, aux côtés de celui du Butterfly Fund, témoigne de notre confiance dans leur approche novatrice et leur fort potentiel de croissance. Avec des solutions durables et performantes, Kokuma répond à une demande concrète du marché tout en s’attaquant à une problématique majeure de santé publique” partage Elisabeth de Halleux, Investment Manager chez Sambrinvest et membre du conseil d'administration de Kokuma.
Les résultats assez rapides de la startup ont finalement vite conforté les investisseurs dans leur choix. Une rapidité qui enchante d'ailleurs Alexandre, qui nous confie que c'était aussi une grande partie de ce qui l'a motivé dans cette aventure : "C’est ça qui est intéressant avec la cosmétique, le temps de développement est beaucoup plus rapide qu'en biotech. Les techniques de développement sont les mêmes mais on a la capacité d’avancer beaucoup plus vite. L’opportunité de créer quelque chose et de voir le résultat rapidement, c’est aussi ce qui m’a intéressé dans ce projet."
Levée de fonds
Maintenant que les ingrédients de Kokuma ont prouvé leur efficacité, il est temps pour la startup de préparer une nouvelle levée de fonds pour soutenir son expansion. Avec l’essor prometteur du projet, l’équipe actuelle ambitionne de recruter de nouveaux talents, de développer de nouveaux programmes et enfin, prévoir le lancement de sa commercialisation.
Avec deux produits singuliers en cours de lancement et une méthodologie précurseure, Kokuma est bien partie pour montrer l'exemple à toute une série de beauty biotechs en Belgique.