Shayp a été lancé par Alexandre McComarck, confondateur et actuel CEO, il y a maintenant trois ans. Après une partie recherche & développement pour proposer une solution aboutie pour éviter le gaspillage d’eau, la start up bruxelloise s’adresse à une centaine de clients (essentiellement en Belgique mais avec une expansion en France, en Allemagne et en Grande-Bretagne) avec une équipe de treize personnes.
L’année dernière, Shayp avait été le champion belge de la sixième édition du Fundtruck et avait participé à la finale française.
Alexandre, pouvez-vous présenter votre entreprise?
"Shayp aide les gestionnaires de propriété, que ce soient des institutions publiques ou privées, à réduire leur consommation d’eau d’à peu-près 20%. On les aide à éradiquer le gaspillage dans leurs bâtiments à l’aide de deux composants : un composant électronique qui se plugge à l’entrée de la plomberie du bâtiment et une partie logicielle et IA qui permet d’identifier quand il y a un gaspillage d’eau et d’alerter les services de maintenance."
Votre solution est disponible pour tous les types de bâtiments…
"Nous sommes assez agnostiques à ce niveau-là. Cela peut aller de la petite fontaine publique au stade de foot ou au gratte-ciel. Nos clients sont des groupements d’hôpitaux, des universités, des groupements d’écoles, des communes mais aussi des gestionnaires privés ou industriels."
Comment êtes-vous arrivé dans le Fundtruck?
"Je ne me souviens pas exactement comment l'introduction a été effectuée mais notre directrice de communication nous a dit que l’on pouvait postuler. Le concept était assez rigolo. Surtout que c’était pendant une période où l’on était moins confinés. Pile à ce moment-là ! L’événement était très chouette parce qu’il m'a permis de rencontrer aussi d'autres entrepreneurs belges. C’était vachement ludique."
Quand on doit pitcher dans un camion, on se prépare autrement? On est plus cool, plus relax?
"Le cadre permet d’être plus relax. On ne sent pas que c’est aussi sérieux. Mais comme on est sur une place publique et qu’on pitche aussi devant un public non-averti, j’ai dû adapter un peu les choses, changer un peu le discours pour le rendre plus accessible."
Ce n’est pas le même pitch que celui que vous faites quand vous vous adressez à un profil d’investisseurs.
"Non, pas du tout. Moi, j'avais plutôt axé mon discours sur l'impact environnemental, un peu plus sur la techno alors que quand on pitch en face d’investisseurs on va plutôt parler du modèle économique, du business, de l'historique…"
Vous avez été en finale à Paris.
"Oui, mais malheureusement, c’était en ligne. On avait fait la qualif puis la finale belge en présentiel. La finale avec les autres régions françaises, du coup, c’était moins ludique."
Le fundtruck vous a aidé à vous développer en France comme vous en aviez l’ambition?
"À ce moment-là, nous étions en pleine levée de fonds. Le fundtruck ne nous a pas aidé sur le volet commercial mais plutôt sur la mise en relation avec des investisseurs. Cela a clairement permis d’aider et de mettre plus de lumière sur Shayp parmi les investisseurs."
Le réseautage a plus d’importance que la récompense finale (un prix 100.000 euros en visibilité média)?
"Oui, c’était mon objectif de mettre Shayp sur la liste des investisseurs. Finalement, on n’a pas fait la levée de fonds avec un investisseur français. Mais on a eu le luxe de pouvoir choisir qui allait nous soutenir."
Quel était le niveau de vos adversaires?
"Les projets étaient super. Le niveau en Belgique était vraiment top. J’ai découvert des start up dont j’ignorais l’existence. La concurrence était élevée entre des start up de grande qualité si bien que je n’ai pas l’impression que le jury nous a départagés sur ce critère mais plutôt sur la capacité à communiquer le projet. Et peut-être sur l'impact même s’il y avait d’autres projets que Shayp qui étaient super bien ficelés et avec un impact positif. Il me semble que la start up qui a gagné était celle qui, clairement, pouvait le mieux utiliser le prix donné au gagnant. Nous, cette publicité, nous n’en avions pas spécialement besoin. On fait énormément de B2B et la pub en ligne ou dans les villes, je ne pense pas que cela nous aurait aidé le plus. Si les juges ont pris en compte ce facteur-là également, c’est très bien."
Que diriez-vous à une start up pour le convaincre de participer à la septième édition du Fundtruck?
"Je dirais que dans un premier temps ça aide clairement à agrandir son réseau. C’est un événement qui est qui est marrant à faire. Cela entraîne aussi à pitcher. Je me souviens qu’un autre participant m’a dit que d’habitude ce n’était pas lui qui pitchait et que ça lui permettait de s’entraîner. Je ne dis pas que ce n’est pas stressant mais c’est plus relax."