
Lundi dernier, la nouvelle tombait : AstraZeneca acquiert EsoBiotec dans un deal qui pourrait atteindre un milliard de dollars. Une consécration pour la jeune biotech wallonne, qui révolutionne les thérapies cellulaires contre le cancer en reprogrammant directement les cellules des patients. Mais c’est aussi une réussite pour Sambrinvest, qui a cru en ce projet visionnaire dès ses premiers pas.
Une idée disruptive
Tout commence en 2020, en pleine pandémie. Jean-Pierre Latere, cofondateur d’EsoBiotec, vient trouver Sambrinvest avec une idée ambitieuse : simplifier les thérapies CAR-T en éliminant les lourdeurs de production en laboratoire. À l’époque, aucun brevet n’est encore déposé, mais le potentiel est là. Plutôt que de recourir aux méthodes traditionnelles nécessitant des manipulations complexes en laboratoire, EsoBiotec mise sur une approche radicalement différente. Grâce à un vecteur viral, sa technologie permet de reprogrammer directement in vivo les cellules immunitaires des patients, les transformant en véritables armes contre le cancer. Sans infrastructure propre, EsoBiotec s'est organisée, a rejoint les incubateurs du BioPark de Gosselies et a progressé vers les essais cliniques avec une grande réactivité.
Chez Sambrinvest, l’équipe fondatrice est un critère d’investissement non négligeable. Nous misons sur des entrepreneurs expérimentés ou dotés d’une capacité exceptionnelle à structurer un projet et à lever des fonds. Jean-Pierre Latere en est un parfait exemple : après son passage chez Celyad, il sait comment structurer une biotech et franchir les étapes critiques. À sa rencontre, Helena Pozios, CIO de Sambrinvest, se souvient : « Quand vous l’écoutez, vous êtes convaincu. Il a une vision, c’est un leader, il a su rassembler et créer une équipe de choc. »
Dès les premiers tours de financement, Sambrinvest s’associe à des investisseurs comme WE Life Sciences et Thuja Capital (fonds de capital à risque consacré aux soins de santé du futur soutenu par Sambrinvest dans le cadre de notre stratégie fonds de fonds) ainsi que UCB Ventures, suivis par Invivo Partners et Investsud. Tous sont convaincus par le potentiel de la plateforme ENaBL (Engineered NanoBody Lentiviral) d'Esobiotec, qui promet des traitements plus rapides et moins coûteux.
Un succès qui en appellera d'autres
Depuis sa création, EsoBiotec a levé 22,5 millions d’euros – une somme relativement classique pour une biotech en phase clinique initiale. Mais la valorisation finale, proche du milliard d’euros, prouve à quel point leur technologie est porteuse.
Cette acquisition envoie un signal fort à l’écosystème biotech wallon et européen. Elle pourrait inciter davantage de fonds de capital-risque à investir tôt dans des projets de thérapie cellulaire et génique, un secteur qui n'avait plus vraiment le vent en poupe.
"Chez Sambrinvest, chaque investissement est structuré pour maximiser son impact avant cette étape clé, avec un double objectif : générer de la valeur et renforcer l’écosystème biotech en stimulant l’emploi et l’innovation au sein de nos entreprises", explique Helena Pozios.