C'est jeudi 13 juin que la Brasserie des Légendes a appris que son offre d'1,2 million était acceptée pour la reprise des actifs de la Distillerie de Biercée. La Brasserie des Légendes est une entreprise hennuyère issue de la fusion en 2006 de deux brasseries: la Brasserie des Géants appelée aussi Brasserie Goliath implantée à Irchonwelz produisant entre autres la Golaith et la Gouyasse et la Brasserie Ellezelloise située à Ellezelle produisant principalement la Quintine.
Vinciane Delcoigne-Wergifosse, qui épaule son mari Pierre avec un profil plus administratif, revient sur cette acquisition et évoque l'avenir.
Vinciane Delcoigne-Wergifosse @DR
Quel est votre plus gros défi?
"Nous partageons pas mal de points communs avec la Distellerie de Biercée. J'ai le sentiment que l'équipe est très contente de l'acquisition que nous avons effectuée car elle va enfin pouvoir travailler avec des gens de terrain. Je ne vois pas de grandes difficultés se profiler à l'horizon. Elles sont surtout organisationnels. Le plus grand défi est probablement de réussir à conserver un esprit familial. Mon mari est un homme de terrain, il passe va vie du matin au soir avec ses hommes. Il aime maîtriser la production. La clef de la réussite sera la conservation de ce côté familial. Nous avions déjà vécu cette expérience quand nous avions repris la brasserie d'Ellezelles même si cela avait été plus simple car les deux sites sont proches l'un de l'autre. Mais des liens très forts se sont tissés rapidement, notamment entre les employés."
Cette reprise sonnait comme une évidence?
"C'est dans l'ordre des choses. C'est arrivé au bon moment. Nous avons la maturité maintenant pour être prêt pour ce projet. Oui, une évidence. Il faut croire en ce pourquoi on travaille, pourquoi on se lève tous les matins. La Distillerie de Biercée et la Brasserie des Légendes partageons une même philosophie pour les matières premières - nous plantons notre orge notamment - , cet amour pour le produit belge et de bouche."
Les bilans de la Distillerie de Biercée n'ont que rarement été à l'équilibre. C'est un gros défi, tout de même?
"Un sacré défi. Mon mari et moi, nous ne sommes pas des financiers. Nous sommes tous les deux ingénieurs chimistes - Pierre en plus est ingénieur brasseur - si bien que nous n'avons ni la même analyse ni la même façon de voir l'entreprise que nos prédécesseurs."
On parle, déjà, d'un lancement de la production d'un nouveau produit, un whisky. N'est-ce pas un peu tôt?
"Si, bien sûr. On va d'abord se poser et voir comment ça fonctionne avant de réfléchir à un produit ou l'autre."
Vous allez essayer de renforcer votre présence dans le secteur Horeca?
"Oui, en nous appuyant pour les alcools sur les réseaux que nous avons pour placer nos bières et sur les réseaux des alcools pour placer nos bières. Mais on va aussi essayer de grandir à l'exportation où les taxes sont très importantes sur les alcools. La Distillerie et son Eau de Villée jouit d'une belle réputation. Comme la plupart des produits de bouche belges à l'étranger."
Pierre Delcoigne @DR